Comment bien choisir son composteur ?
Ça y’est, vous êtes prêt.e à passer le cap : choisir un composteur ! Jeter vos épluchures et trognons à la poubelle, cela commence à vous chafouiner et vous sentez l’étau se resserrer… Mais pour choisir, il faut connaître ! Alors vous épluchez (c’est le cas de le dire) les différentes solutions pour composter. Loin d’être une activité réservée aux hurluberlus, composter deviendra même obligatoire d’ici peu de temps. Et à raison ! C’est un premier pas pour se responsabiliser et sensibiliser son entourage.
L’immense majorité de la production de déchets échappe à notre contrôle ! Une fois partis dans les circuits de traitement (quand ils ne sont pas tout simplement libérés dans la nature), on ne sait pas vraiment comment cela se termine (et même quand on fait bien le tri). Alors qu’en gérant nous-mêmes nos biodéchets, nous savons exactement ce qui se passe à la fin !
Que ce soit sous notre toit, dans notre cour, dans le jardin ou dans le quartier, il existe des solutions pour que tout le monde puisse aisément transformer ses épluchures en terreau ! Alors quel composteur choisir ? Au delà de la question du budget, il faut faire un petit tour d’horizon de ce qui pourrait devenir votre petite usine à fabriquer de la terre.
Les composteurs d’extérieur
1 – Le composteur de jardin
Bien-sûr, ce dernier implique d’avoir un jardin. Il existe des modèles différents, en bois ou en plastique, qui ont l’avantage de présenter un grand volume qui permet de composter l’ensemble des déchets végétaux d’une famille. Certaines municipalités les distribuent gratuitement, il suffit de se renseigner en mairie. Il est également possible de fabriquer soi-même ce type de composteur moyennant peu de frais, avec du matériel de récupération par exemple. Vous trouverez facilement des tutoriels sur internet pour vous inspirer ou à suivre à la lettre.
Vous trouverez aussi des composteurs d’extérieur deux-en-un qui sont associés à une jardinière, un pot de fleurs ou un potager. Ces objets ou installations s’inspirent du concept de « keyhole » ou trou de serrure, qui consiste à avoir des plantations autour de points de compostage de façon à ce que les plantes puissent profiter de l’eau et des nutriments contenus dans les déchets.
2 – Le compostage en pied d’immeuble ou de quartier
Si vous vivez en appartement, vous avez peut-être la chance d’avoir un composteur en pied d’immeuble ! Profitez-en ! Si vous souhaitez mettre en place de type de dispositif, il faut toutefois se mettre d’accord avec la copropriété et s’impliquer dans sa gestion et son entretien. Tout dépend de la qualité des échanges que vous avez avec vos voisins, ainsi que du temps que vous aurez à y consacrer car cette mise en place, si elle est acceptée, peut être assez chronophage mais très conviviale !
Dans votre quartier se trouve peut-être une association, un jardin partagé… Ce type d’initiative se développe et en y prenant part vous pouvez avoir l’accès à un composteur partagé !
Le seul inconvénient de ce format de composteurs est qu’il sont en général placés à distance de la cuisine où l’on génère les déchets. Pour éviter de faire trop d’allers-retours pour l’alimenter, il peut être utile d’avoir un récipient intermédiaire à portée de main ou même un composteur d’appoint à l’intérieur.
Seau à compost versus composteur de cuisine
Lorsque l’on cherche un composteur, et que l’on tape « composteur de cuisine » dans un moteur de recherche, on tombe souvent sur des petits seaux tous mignons, avec parfois écrit « compost » dessus. Attention, ces objets ne sont pas des composteurs ! Il s’agit simplement d’un récipient – ou bio-seau – permettant de stocker vos biodéchets avant d’aller les jeter dans un composteur. Ne vous y méprenez pas, même si ces objets peuvent avoir une utilité, ils ne sont pas indispensables et ne peuvent en aucun cas remplacer un composteur.
Parfois équipés d’un filtre permettant à l’air d’y entrer pour éviter que le contenu ne pourrisse tout en empêchant les intrusions d’insectes, ce produit est seulement un contenant intermédiaire entre votre cuisine et le composteur que vous utilisez. Il peut également servir à stocker vos déchets si vous bénéficiez d’une collecte séparée des biodéchets.
Les composteurs d’intérieur
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Le lombricomposteur
Dans la famille des composteurs, on en trouve qui peuvent s’utiliser à l’intérieur pour les personnes qui n’ont pas d’extérieur ou qui préfèrent l’avoir à portée de main. Les composteurs d’intérieur sont en général des lombricomposteurs, c’est-à-dire que ce sont des vers de terre, cousins des lombrics, qui vont finir de transformer vos déchets en un magnifique terreau, fruit de leur digestion. Les vers de compost craignent la lumière et restent bien sagement dans leur composteur où ils ont tout ce qu’il faut pour vivre.
Ce mode de compostage est très efficace et si le fait d’avoir des vers de terre chez soi peut faire bizarre, c’est à ce jour la façon la plus rapide et qui offre le plus beau résultat que nous connaissons. Le compost mûr est d’une qualité remarquable. Il existe une variété assez large de composteurs d’appartement dont certains peuvent également s’installer dehors à l’abri. On les trouve de différentes tailles et conçus dans des différents matériaux allant du composteur en plastique à étages au pot de fleurs composteur design en terre cuite en passant par le composteur en bois mais aussi dans de nouveaux matériaux.
Tout dépend du budget et de ses attentes d’un point de vue pratique, capacité d’absorption, esthétique et philosophie. Il existe aussi une grande quantité de vidéos tutorielles pour en fabriquer soi-même à moindre coût. Certaines villes participent à l’achat de composteurs individuels, cela vaut le coup de se renseigner avant de choisir un modèle.
The Composting Flowerpot, s’utilise en intérieur comme en extérieur sur un balcon par exemple. Un espace de culture est relié à une partie composteur, ce qui permet à la plante de bénéficier de l’eau et des nutriments contenus dans le compost.
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Les composteurs d’intérieur sans vers
Bokashi
Le bokashi fonctionne comme une poubelle que l’on doit ensemencer avec un activateur qui va permettre une fermentation des déchets. Il est muni d’un robinet permettant de récupérer le jus extrait des déchets et qui, dilué, peut servir d’engrais liquide. Après deux semaines de fermentation, le contenu est mûr pour être transféré afin de terminer sa transformation. C’est donc une solution « intermédiaire » qui a l’avantage de pouvoir s’installer en cuisine et de s’utiliser comme une poubelle.
Seulement, il ne faut pas s’attendre à récupérer du terreau à la sortie : en effet, l’aspect des biodéchets reste similaire après les deux semaines de fermentation, il faut ensuite passer à une étape d’enfouissement pour que tout se transforme en terreau – étape qui prend plusieurs mois. Cela implique d’avoir un espace pour la suite de la maturation des déchets avant de pouvoir utiliser le compost.
Le sac à compost
Le sac à compost quant à lui est comme son nom l’indique, un simple sac mais qui respire grâce à un maillage fin. On y mêle ses déchets avec du terreau, on le retourne de temps en temps et on attend. Les déchets se dégradent naturellement grâce à l’action du temps et des micro-organismes naturellement présents. Ce processus passif ne nécessitant pas d’ajout de vers de compost prend beaucoup plus de temps que les autres solutions.
Ces composteurs ne permettent pas de récolter de compost avant que la totalité ne soit complètement transformée. Cela implique de fonctionner par roulement avec plusieurs contenants ou de faire une pause lorsque que le composteur est plein. Cumuler les deux sortes peut-être une solution intéressante.
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Nous avons fait le tour des différents composteurs disponibles sur le marché. À vous de choisir le composteur de vos rêves pour éviter ce fâcheux gaspillage aux mauvaises répercussions écologiques et économiques.
Texte et illustration Les Transfarmers • Photos Les Transfarmers, Freepik